Aujourd’hui, l’alcool est la deuxième cause de mortalité sur les routes françaises, après les excès de vitesse. Pendant votre apprentissage du code de la route vous rencontrerez différentes questions s’y rapportant dans la thématique du conducteur et celle de la sécurité routière. Il est très important pour le jeune conducteur d’être parfaitement conscient des effets et des dangers de l’alcool au volant.

1. Quelques chiffres
2. Alcool au volant : la législation en France
3. Combien de verres pour un taux d’alcool dans le sang toléré ?
4. Les effets de l’alcool sur la conduite
5. Les idées reçues sur la consommation d’alcool

Quelques chiffres concernant l’impact de la consommation d’alcool sur la sécurité routière

Le site legipermis recense les divers chiffres des dangers de l'alcool au volant :

  • 93 % des conducteurs impliqués dans un accident de la route avec un taux d’alcoolémie positif, sont des hommes.
  • 2/3 des accidents mortels sont dus à l’alcool les nuits des week-ends et veilles de jours fériés.
  • Les accidents causés à cause de l’alcool représentent 30 % de la mortalité dans la sécurité routière.
  • Plus d’1/3 des conducteurs impliqués dans un accident mortel avec alcoolémie positive ont un taux supérieur à 2 g/L.
  • Mélanger l’alcool et le cannabis multiplie le risque d’accident mortel par 14 pour la conduite d’une automobile.

Les chiffres à retenir :

  • des accidents de la route provoqués par une personne alcoolisée causent la mort de plus de 1000 personnes par an
  • une personne ayant bu au-delà du taux d’alcoolémie toléré multiplie par 8,5 la probabilité de provoquer un accident.
  • 25 % des jeunes âgés de 18 et 35 ans impliqués dans un accident mortel avaient trop bu.

Alcool au volant : la législation en France

De manière générale, il est recommandé de ne pas boire avant de prendre le volant. Toutefois la législation tolère une certaine limite d’alcoolémie. Elle est différente selon l’ancienneté du conducteur.

Depuis 2018, la limite autorisée du taux d’alcool dans le sang est de
0,5 g d’alcool par litre de sang, soit 0,25 mg de sang par litre d’air expiré.
Cette équivalence est importante puisque la plupart des contrôles de l’alcoolémie se font par Éthylotest, qui mesure le souffle du conducteur.

Pour les jeunes conducteurs en période probatoire (2 ans de permis) le taux d’alcoolémie légal est fixé à 0,2 g/L de sang, soit 0,1 mg par litre d’air expiré.

Les sanctions pour une alcoolémie égale ou supérieure à 0,2 g/L

Cette limite concerne les jeunes conducteurs détenteurs d'un permis probatoire. S’il est arrêté, il risque :

  • Une immobilisation du véhicule.
  • Le retrait de 6 points sur permis de conduire
  • Une amende forfaitaire de 135 euros

Les sanctions pour une alcoolémie comprise entre 0,5 et 0,8 g/L

Le conducteur commet dans ce cas une infraction au Code de la route. Les sanctions prévues sont :

  • une immobilisation du véhicule
  • une amende de 4e classe d’un montant forfaitaire de 135 euros
  • un retrait de 6 points sur le permis de conduire
  • une suspension de permis d’une durée maximale de 3 ans

Vous pouvez consulter les différents types d’amendes sur le site du service public.

Les sanctions pour une alcoolémie supérieure ou égale à 0,8 g/L

Dans ce cas, le conducteur commet un délit, c’est-à-dire une infraction grave au Code de la route. Les sanctions sont donc plus sévères et entraînent :

  • une immobilisation du véhicule si aucun autre passager n’est en état de conduire
  • une amende pouvant aller jusqu’à 4500 euros
  • le retrait de 6 points sur le permis
  • une suspension ou une annulation du permis de 3 ans maximum
  • L’obligation de **suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière
  • Jusqu’à 2 ans d’emprisonnement (cf. article L234-1 code de la route)


Photo by rawpixel/Unsplash

Dans le cas où le conducteur alcoolisé provoque un accident entraînant des blessures graves, il encourt :

  • une immobilisation ou une confiscation du véhicule
  • une amende pouvant aller jusqu’à 75 000 euros
  • 5 ans d’emprisonnement
  • un retrait de 6 points
  • une suspension ou annulation de 10 ans du permis de conduire

Les sanctions pour les récidives d’alcool au volant

Si un conducteur a déjà été contrôlé et jugé pour conduite en état d’ivresse et qu’il récidive dans les 5 ans, une peine complémentaire est prononcée . Elle entraîne une annulation du permis de conduire. La durée pendant laquelle l’interdiction de délivrer un nouveau permis est fixée à trois ans et est définie par un juge.

Les sanctions pour un refus de se soumettre à un contrôle d’alcoolémie

Tout refus de se soumettre au dépistage du taux d’alcool par simple éthylotest ou alcootest donne lieu à des sanctions équivalent à un délit, le refus laisse en effet penser que le taux d’alcoolémie est délictuel.
Le conducteur encourt donc les mêmes sanctions qu’une personne ayant conduit avec une alcoolémie supérieure à 0,8 g/L de sang.

Combien de verres pour un taux d’alcool dans le sang toléré ?

Pour les jeunes conducteurs en période probatoire

Pendant les deux années qui suivent l’obtention du permis, le jeune conducteur est en période probatoire, avec 6 points au lieu de 12. Il est en infraction au-delà de 0,2 g/L de sang., soit à peine un verre. Le taux d’alcoolémie variant selon les personnes, il est plus que recommandé au jeune conducteur de ne pas du tout boire d’alcool avant de prendre le volant, pas même un verre !

Et pour ceux qui ont le permis définitif ?

Pour ceux qui ont leur permis depuis plus de 2 ans, il est conseillé de ne boire qu'un verre d’alcool maximum. Un verre d’alcool équivaut à 10 g d’alcool pur par litre, c’est pourquoi on parle en unité d’alcool, parce que selon le type d’alcool (bière, vin, alcool fort) vous serez servi différemment. Les équivalences pour 10 g d’alcool sont :

  • un demi de bière (25 cl) à 5°
  • 10 cl de vin à 10°
  • 6 cl d’un apéritif à 18°
  • 3 cl d’alcool à 40° (whisky, vodka…)

Les variations du taux d’alcool selon les individus

La loi est la même pour tous, mais il faut être conscient que notre capacité à administrer l’alcool varie selon notre taille, notre poids, notre sexe et notre état. Par exemple, le corps des femmes, constitué à environ 60 % d’eau est moins résistant à un verre d’alcool que le corps de l’homme constitué en général à 70 % d’eau.

On peut calculer le taux d’alcool dans le sang avec une formule :

Pour un homme : taux d’alcool dans le sang = (V x T x 0,8)/(0,7 x m) :

  • V = volume de boisson ingérée en ml
  • T = degré d’alcool en pourcentage (ex. : la bière à 5 %= 0,05 %)
  • 0,8 = mesure constante de la densité d’alcool (l’éthanol)
  • 0,7 correspond aux 70 % d’eau, c’est le coefficient de diffusion
  • m = poids de la personne en kg

Le taux d’alcool dans le sang pour un homme de 70 kg buvant 2 verres de vin de 14 cl à 12° est : (2 x 140 x 0,12)/(0,7 x 70) = 33,6/49 = 0,68 g/L de sang, il est donc au-dessus de la limite autorisée.

Le même calcul s’applique aux femmes en changeant le coefficient de diffusion pour 0,6.

La vitesse d’élimination de l’alcool

Tout comme son assimilation, l’élimination de l’alcool varie selon les individus.

Vitesse d’élimination :

  • pour l’homme , de 0,10 g/L à 0,15 g/L par heure
  • pour la femme, de 0,085 g/l à 0,10 g/L par heure

Aussi, si vous buvez à jeun ou au cours d’un repas, le temps varie. À jeun l’alcool sera complètement intégré par le sang dès 30 minutes alors qu’au cours d’un repas il faut compter 1 h. Vous devez donc attendre plus longtemps après un repas pour voir votre taux d’alcoolémie redescendre sous le seuil autorisé.

Aussi, plus vous buvez, plus il y a à éliminer. Si lors d’une soirée arrosée vous atteignez un taux d’alcoolémie de plus de 1,5 g/L de sang, une nuit de sommeil pourrait s’avérer insuffisante pour être en état de reprendre le volant !

Les effets de l’alcool sur la conduite

Notre conduite est affectée par notre état. La consommation d'alcool est un des facteurs qui altère le plus notre capacité à conduire. Dès que l’on boit de l’alcool, celui s’infiltre dans notre sang et agit sur notre cerveau à différents niveaux.

Surestimation des capacités et sous-évaluation des risques

La première raison de la consommation d’alcool est son effet euphorisant, celui qui n’ose pas aller danser rejoint plus facilement ses amis sur la piste après un ou deux verres, de même pour la timide qui n’ose pas parler au garçon qui lui plait. L’alcool semble avoir pour effet de nous donner du courage et de pouvoir nous surpasser. Voici le premier danger pour le conducteur qui a bu, il se sent capable de tout et perd conscience du danger qu’il représente pour lui et pour les autres.

L’effet désinhibant de l’alcool amène le conducteur à sous-évaluer les risques, à transgresser les interdits (il va plus vite, ne met pas sa ceinture, ne respecte pas les priorités…). Il nous fait oublier les bonnes pratiques pour conduire en toute sécurité : observer autour de soi, anticiper, communiquer avec les autres usagers, etc.

Les effets physiques sur le conducteur

Au lieu de redoubler de vigilance, le conducteur ne se rend pas compte qu’il n’est au contraire pas en pleine possession de ses moyens.
L’alcool a pour effet de rétrécir le champ de vision et de modifier la perception des distances. Ainsi, le conducteur alcoolisé aura-t-il tendance à freiner sur une distance trop courte pour pouvoir s’arrêter à temps, ou évaluera-t-il mal la largeur d’un passage pour son véhicule et provoquera une collision.

Ses réflexes sont eux aussi diminués. Le temps de réaction augmente en fonction de taux d’alcoolémie. Alors que le temps de réaction normal est évalué à environ 1 seconde, avec un taux de 0,5 g d’alcool par litre de sang, celui-ci peut s’élever à 1,5 seconde.

Si le conducteur roule sur une départementale à la vitesse maximum autorisée de 80 km/h, le temps de réaction normal de 1 seconde équivaut à 24 mètres et celui du conducteur alcoolisé, de 1,5 seconde équivaut à 36 mètres. Ces 12 mètres supplémentaires sont pris sur la distance d’arrêt et peuvent donc provoquer un accident.

Enfin la sensibilité du conducteur alcoolisé à la lumière est augmentée, il peut plus facilement être ébloui et perdre le contrôle de son véhicule. Et bien évidemment, la résistance à la fatigue est diminuée.

Les idées reçues sur la consommation d’alcool

Les faux remèdes contre l’alcool

Ayez bien en tête que seul le temps permet l’élimination de l’alcool et fuyez les faux remèdes. Le café, par exemple, va certes pouvoir masquer les effets de l’alcool, mais sans les supprimer. L’aspirine soulage le mal de tête, mais ne diminue en rien les effets de l’alcool. Enfin, boire de l’eau est évidemment meilleur pour vos reins et votre hydratation, mais de la même manière, cela ne baissera pas votre taux d’alcool dans le sang.

Les femmes tiennent moins bien l’alcool que les hommes

Si cette affirmation est partiellement vraie, elle n’est pas à prendre en compte, car comme nous l’avons dit précédemment l’intégration de l’alcool varie aussi selon le poids, la taille et l’état de santé. L’information qui est en revanche à prendre en compte est que 95 % des accidents mortels impliquant des états alcooliques sont provoqués par des hommes.

« Moi, je tiens bien l’alcool ! »

Que vous ayez été élevé à la vodka ou que vous soyez novice, vos propres perceptions sur votre état lorsque vous êtes alcoolisé ne sont pas à prendre en compte. Beaucoup de personnes affirment ne pas ressentir d’effet particulier même au-delà de 1 g/L de sang et être apte à conduire. Ce sont justement ces certitudes et la sensation d’être invincible qui représentent un réel danger sur la route.

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