"Tu n'es pas en état de conduire". Si cette phrase évoque pour nous un état d'ébriété, pour le Code de la route, cette injonction concerne l’état global du conducteur, physique et psychologique, au moment où il décide de prendre le volant. Tous les facteurs de risques sont à prendre en compte : maladie, déficit visuel ou auditif, état émotionnelle, fatigue, consommation de drogues, d'alcool ou de médicaments.

1. Les limites physiques du conducteur
2. L’état psychologique du conducteur
3. La consommation de produits au volant

Les limites physiques du conducteur

Les maladies : le formulaire Cerfa 02

Lors de votre inscription à l’examen du permis de conduire, vous devrez remplir une déclaration d’aptitude à la conduite : le formulaire Cerfa 02. Si vous êtes conscient d’un point de votre santé potentiellement invalidant pour votre conduite, vous devez en faire part aux autorités et réaliser un contrôle médical.

Tout est à prendre en compte, de la maladie cardio-vasculaire aux problèmes d’épilepsie même si la maladie ne s’est pas manifestée depuis longtemps. Certaines maladies peuvent nuire réellement à l’attention et provoquer des malaises.

Si la maladie survient après l’obtention du permis B, il est de votre responsabilité d’évaluer ces risques. N’hésitez pas à prendre un avis auprès d’un praticien. Dans le cas où une incapacité à conduire est confirmée par le médecin, la préfecture décidera du retrait ou du maintien de votre permis.

L’ouïe et la vue

Pour anticiper au mieux vos actions et celles des autres usagers de la route, vous devez avoir une attention visuelle constante. C’est la raison pour laquelle le conducteur doit disposer d’une capacité visuelle, après correction, d’au moins 5/10e pour l’ensemble des yeux (l’un peut être plus faible que l’autre). Avec un résultat inférieur à celui-ci, il ne serez pas autorisé à conduire.

Le conducteur sollicite également l’ouïe. Il doit garder une vigilance auditive active en conduisant. En conséquence, il est interdit de porter un casque ou des écouteurs et fortement déconseillé d’écouter de la musique trop forte. Par contre, la capacité à entendre n’est pas mesurée.

Le port de prothèses auditives ou d’accessoires visuels devra être notifié dans les mentions additionnelles du permis de conduire.

L’état psychologique du conducteur

La fatigue et la somnolence

La somnolence est une des causes directes d’accident de la route.. Trois paramètres sont à considérer :

  • l’anticipation : conduire en ayant bien dormi et effectuer de fréquentes pauses.
  • les symptômes : torpeur, irritation, yeux larmoyants, douleurs musculaires.
  • les conséquences : assoupissement, attention visuelle réduite et mouvements ralentis.

Il est vivement recommandé de faire une pause toutes les deux heures lors d’un long trajet ou dès les premiers bâillements. Un manque de sommeil peut également provoquer l’agressivité.

L’état psychique et émotionelle

Comme pour la fatigue, les émotions, telles que la colère, l’énervement ou la tristesse sont des états qui peuvent avoir un effet sur la vigilance au volant. Si le conducteur est en état de choc, il est évidemment déconseillé de prendre le volant. Enfin, n’oubliez jamais que vous êtes le seul maître à bord du véhicule et que vous ne devez pas céder aux injonctions des passagers qui vous inciteraient à aller plus vite.

La consommation de produits au volant

La consommation d’alcool

La consommation d’alcool est tolérée jusqu’à un certain seuil, car au-delà les effets de l’alcool au volant peuvent s’avérer désastreux sur les réflexes d’un conducteur. En plus de perturber votre vigilance, elle amoindrit les réflexes et induit un état d’euphorie qui diminue la perception des dangers potentiels.

Si une légère consommation d’alcool est tolérée pour les titulaires du permis depuis plus de trois ans, elle est presque nulle pour ce qui concerne les permis probatoires. Si le le taux d’alcool présent dans le sang mesuré à l’éthylotest est égal ou dépasse 0,5 g/L, le conducteur est considéré en infraction aux yeux de la loi. En ce qui concerne le permis probatoire, le niveau est réduit à 0,2 g/L. Les jeunes conducteurs doivent donc à tout prix éviter d’en boire avant de prendre le volant. Ce taux est variable selon plusieurs facteurs comme la corpulence de la personne ou son état de fatigue.

La prise de drogue

La prise et la détention de stupéfiant sont strictement illégales en France. La consommation est donc interdite avant de prendre le volant. La drogue a des effets euphorisants ou apaisants intenses qui altèrent la vigilance, les réflexes du conducteur et sa capacité de jugement. Elle a également pour effet de diminuer l’acuité visuelle et auditive.

Elle constitue en cela un véritable risque pour le conducteur, ses passagers et les autres usagers de la route. Si les forces de l’ordre constatent cette infraction au Code de la route, la voiture est immobilisée. Les peines sont identiques à celles appliquées pour une alcoolémie.

La prise de médicaments

Contrairement à ce que l'on peut penser, même les médicaments en vente libre dans les pharmacies peuvent avoir des effets secondaires sur le conducteur (somnolence, nausée, perte de vigilance).

L’automobiliste doit demander conseil à son médecin ou prendre connaissance des pictogrammes qui illustrent le dos des boîtes de médicaments. Ces icônes triangulaires indiquent le niveau de danger que représente la prise du médicament avant de prendre la route :

  • Pictogramme jaune : pas de risque particulier.
  • Pictogramme orange : il est déconseillé de conduire.
  • Pictogramme rouge : il est formellement déconseillé de conduire.

De plus, mélanger des pharmacopées à de la drogue ou de l’alcool s’avère extrêmement dangereux, pour la santé et pour la prise en main d’un véhicule. Cela peut mener à de graves accidents.