Il est indispensable d’avoir bien en tête le comportement à adopter et les premiers gestes de secours à prodiguer en cas d’accident de la route, que vous en soyez témoin ou victime. C’est la raison pour laquelle, depuis le 2 mai 2016, l’épreuve du Code de la route contient une nouvelle thématique dédiée à celle de l’aide aux victimes d’accident. Ce cours aborde les 4 étapes du processus d’aide aux victimes et les bons gestes à adopter à chaque étape : protéger la zone, évaluer de l’état des victimes, alerter les secours et secourir les victimes.

  1. Protéger la zone accidentée
  2. Evaluer l’état des victimes
  3. Alerter les secours
  4. Secourir les victimes

1. Protéger la zone accidentée

Selon le moment où vous arrivez sur le lieu de l’accident, les secours peuvent être déjà là ou non. Dans le premier cas où les secours sont déjà sur place vous devez au mieux éviter de vous arrêter et continuer votre route, afin d’éviter tout risque de suraccident. De plus, vous arrêter risquerait de gêner les secours dans l’intervention ou encore d’empêcher les autres usagers de la route de circuler de manière sécuritaire.

Dans le cas où vous arrivez avant les secours et que personne d’autre ne s’est arrêté, il est nécessaire de le faire et de porter secours aux victimes. Voici les 4 gestes à effectuer afin de protéger la zone accidentée :

  • Se garer après le lieu de l’accident, sans oublier d’allumer vos feux de détresse. De cette manière, vous ne risquez pas de gêner l’arrivée des secours ou la circulation des autres usagers de la route.
  • Afin d’être bien visible, de jour comme de nuit, et ainsi d’éviter tout risque de suraccident, il faut porter le gilet de haute visibilité présent dans votre voiture.
  • Pour délimiter la zone accidentée, il vous faut placer des triangles de présignalisation en amont et en aval de l’accident, à au moins 30 mètres du véhicule accidenté.
  • En dernier lieu, il faut déplacer les personnes déjà descendues du véhicule derrière la glissière de sécurité.

2. Evaluer l’état des victimes

Cette phase est très importante et nécessite toute votre vigilance. En effet, les informations que vous fournirez aux secours devront être le plus précises possible afin que ceux-ci adaptent leur intervention. Il en ira peut être de la vie des victimes.

Les quatres points à observer sont les suivants :

  • vérifier si la victime respire, pour cela vous pouvez soit observer un mouvement de la poitrine, ou alors vous approcher de la bouche de la victime et sentir son souffle.
  • vérifier si la victime est consciente ou non, en lui parlant par exemple ou en lui demandant de bouger la main en réaction à vos questions.
  • regarder si la victime saigne et essayer de trouver l’origine du saignement.
  • Identifier si la victime souffre et l'origine de ses douleurs, si elle est en mesure de s'exprimer.

3. Alerter les secours

Quelle que soit la situation, même si elle ne vous parait pas grave, vous devez impérativement alerter les secours.

Si vous avez votre téléphone et que celui-ci a du réseau, même s’il est bloqué, vous pouvez l’utiliser pour appeler un numéro d’urgence :

  • 18 pour les pompiers,
  • 15 pour le SAMU,
  • 112 pour le numéro d’appel européen des services de secours.

Si l’accident survient sur une autoroute vous pouvez utiliser la borne d’appel d’urgence qui permettra aux secours de directement vous localiser. Elles sont situées le long de la voie, tous les 2 kilomètres, et sont faciles d’accès.

Une fois au téléphone avec les secours, ceux-ci vous guideront afin d’avoir un maximum d’informations et ainsi de mener au mieux leur intervention sur le lieu accidenté et auprès des victimes. Vous devrez indiquer :

  • votre nom et votre numéro de téléphone
  • la nature de l’accident et les risques potentiels à sa suite (risque d’explosion, d’incendie ou de suraccident…)
  • l’heure et le lieu exact de l’accident
  • le nombre et le type de véhicules impliqués dans l’accident
  • le nombre de victimes, leur état et la gravité de leurs blessures

4. Secourir les victimes

Au-delà des stages de premiers secours (PSC1) que vous pouvez réaliser afin d’acquérir les réflexes des premiers secours, voici quelques indications de gestes que vous pouvez effectuer auprès des personnes accidentées.

En cas d’hémorragie

Si vous constatez que la personne saigne abondamment, il faut compresser la blessure. Vous devez d’abord rechercher l’origine de ce saignement s’il n’est pas visible directement.

  • N’hésitez pas à déplacer les vêtements de la victime pour la trouver.

  • Utilisez un tissu pour appuyer très fort sur le point d’origine du saignement afin de bloquer le passage du sang et de limiter l’hémorragie.

En cas de traumatisme

En cas de fracture ou de lésion des organes, les victimes souffrent de ce que l’on appelle un traumatisme. Une forte douleur ou le gonflement d’une zone en sont les signes les plus visibles. La victime de traumatisme peut également être prise de vomissements, de maux de tête ou ne plus être capable de bouger. Dans ce cas, il ne faut absolument pas bouger la personne au risque d’aggraver les lésions.

En attendant les secours, vous pouvez :

  • Réchauffer la victime avec une couverture isothermique, quelles que soient ses blessures.

  • Tenir la victime éveillée et calme en lui parlant et en la rassurant.

Mis à part en cas de danger imminent (explosion, incendie, noyade), il ne faut pas déplacer la victime, cela risquerait d’aggraver ses blessures

En cas de perte de connaissance

On parle de perte de connaissance, lorsque la victime ne réponds pas et ne réagit pas, mais qu’elle respire encore. Dans ce cas, en attendant les secours, vous devez vous assurer que les voies respiratoires ne sont pas encombrées.

  • Si la victime est sur le dos, positionnez-la sur le côté pour libérer les voies aériennes.

  • Vérifiez sans cesse que la victime continue de respirer.

En cas d’arrêt cardiaque

Si la victime est en train de faire un arrêt cardiaque, son cœur bat de manière irrégulière ou s’arrête de battre et la victime ne respire plus ou de manière irrégulière.

Dans ce cas, il est nécessaire de pratiquer une Réanimation-Cardio Pulmonaire (RCP), plus connu sous le nom de "massage cardiaque".

Voici en revanche ce qu’il ne faut surtout pas faire quelles que soient les blessures :

  • Même si celle-ci le demande, il ne faut jamais donner à boire à la victime, cela peut-être dangereux pour elle, surtout si elle nécessite de se faire opérer à jeun.
  • Enfin si la personne accidentée est un motard, il ne faut pas lui enlever son casque, même si celui-ci le demande. Vous risqueriez à nouveau d’aggraver sa blessure.